Ma bonne résolution 2023 est actée. Chaque 2ème mercredi du mois, je publierai sur ma chaîne YouTube, 1 poème lu d’un auteur ou d’une autrice dont le travail m’a touché. Voici le premier opus !
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25 commentaires
Hello
.
.
merci de cette nouvelle initiative et poetique
merci de ce texte a découvrir par ta voix (voie)
.
je reviens demain pour mon tour du vendredi
Bonjour,
.
.
et bien je serai bien heureux
si un jour un de mes poemes
passe en video de toi, l’un que tu aimes
assez pour le proposer en ton lieu
.
.
.
Vendredi est là
Chez vous mes amis
Je viens souhaiter ici
Un weekend de plaisir, de joie
Il pleut, la neige a disparue
Rien chez moi ne parait
C’est en montagne qu’elle se fait
Des passages bien perçus
Juste,
Avec plaisir ! Oui, si je repère un texte en lisant ton blog, je te dirais quoi. Si tu en as un plus ancien où tu dis qu’il passerait bien avec ma voix, il suffit de me l’envoyer par courriel (rubrique contact) et je te dirais ce que j’en pense.
Le but est de faire connaître des plumes de tous horizons.
Bon week-end.
Thierry
Hello,
Tant mieux, c’est le but. Le rdv est lancé, chaque 2ème mercredi du mois.
Le projet est ouvert. Je partage des textes de tous horizons (édités ou non) qui m’ont touché et qui me parlent, m’inspirent.
Il y aura encore de la poésie roumaine…
@ bientôt.
Thierry
Bonjour,
.
.
Tu as bien le choix de poemes chez moi
tout style, toutes formes de la tristesse a la joie
si un jour tu choisis une de mes poesies
a toi de voir ceci hi hi hi
.
.
.
Voici venir le vendredi
Et je passe vous souhaiter
Sur vos blogs, mes amis
Un weekend beau et enchanté
Il pleut souvent ces jours ci
La neige est tombée durant la nuit
Puis des gouttes d’eau ont tout balayé
Reste des p’tits tas de neige et le sol mouillé
Que c’est beau je vous l’assure
De voir de la neige sur le sol, les voitures
Au travers la journée, tout cela fond
Plus rien ne retient les petits flocons
Merci pour ton commentaire. Yes, il y a du choix. Tellement que justement j’ai du mal à choisir. Peut-être pourrais-tu m’orienter sur ceux qui te plairaient à entendre dans une mise en voix ? Bon week-end. Thierry
Bonjour Thierry !
Très belle initiative ! Poésie profonde, très bien dite et magnifiquement illustrée ! Bravo à toi et à l’auteur ! 😉😊😄
Bonne fin de journée !
Pierre
Depuis trois ans déjà, je vivais sur cette île ;
robinson volontaire et toujours décidé
à ne plus retourner dans des milieux futiles
générateurs, pour moi, d’avenir oxydé.
J’avais fait table rase, en me coupant du monde,
de toutes relations comportant des humains
et je m’affranchissais doucement d’une blonde
que j’avais bien longtemps supplié des deux mains.
J’arrivais à un âge où la philosophie
se trouve au fond de soi – oublié tous les cours ! –
bien qu’étant convaincu que leur sérigraphie
imprègne à tout jamais, les écrits, les discours.
Je passais tout mon temps en longues promenades,
sur des grèves de rêve aux sables éblouissants ;
je savais sur cette île une unique peuplade
dont le village était sur un autre versant.
Je ne les connaissais que du bout des jumelles.
Ils vivaient simplement et avaient sous la main
de quoi boire et manger de façon naturelle ;
j’évitais à tout prix de croiser leur chemin.
Me savaient-ils ici ?
En y réfléchissant, il semblait peu probable
que des centaines d’yeux ne m’aient pas découvert,
car, même en y veillant, mes traces sur le sable
s’ajoutaient tous les jours à des signes divers.
Pourquoi m’évitaient-ils ? Je ne savais le dire
et ce n’aurait été que des supputations :
quand on n’en sait pas plus on devrait s’interdire
de donner des avis risquant l’aberration !
J’ai toujours détesté les « si cela se trouve … »
les « il se pourrait que … » et autres locutions
qui n’ont pour autre but – c’est ce que je réprouve ! –
que de donner à boire aux saoules discussions !
Ce point de vue aussi, avait pesé lourd
dans mon choix d’exil volontaire.
Dans ce fait avéré d’ignorance tacite,
le temps coulait tranquille et pourtant un matin,
l’espace d’un regard, tout bascula très vite :
mon vœu de rester seul se trouva fort atteint !
Alors que je pêchais des poissons de rivage,
je sentis un regard se poser sur mes reins.
J’excluais tout de suite un animal sauvage :
trois ans de solitude affûtent les instincts !
Mon regard balaya les rochers de la rive,
arrondis par le sable emporté par le vent,
sa longue silhouette aux chauds reflets de cuivre
éclipsait la beauté des rayons du levant.
Elle avait au poignet deux fines cordelettes
– un costume à vrai dire extrêmement ténu ! –
et si l’on exceptait cinq à six gouttelettes,
les rochers arrondis paraissaient bien moins nus !
Miracle de la nature,
la communion des formes confinait au sublime :
Assemblage parfait de courbes harmonieuses !
Un décor à lever des légions de pinceaux,
à faire se signer des bigotes furieuses,
à jeter dans les lits des milliers de puceaux !
Acceptant sans ciller mon intime inventaire,
elle avança vers moi, me montrant qu’elle aussi
se passait volontiers de protocole austère,
provoquant sans façon le plus chaud des lacis !
Abjurant sur-le-champ mon vœu de solitude,
je laissais libre cours à mes mâles instincts :
un tremblement de chairs de grande magnitude
agita nos deux corps dans le petit matin.
Pas besoin de parler en telle circonstance,
car la langue en amour – le langage s’entend ! –
n’est pas un élément de très grande importance :
on se comprend toujours dès lors que l’on s’étend !
Quand le calme revint, nos regards se croisèrent
– sans s’occuper de moi, sans prendre mon avis ! –
et sans mal apparent, ses yeux aux miens parlèrent
en cet instant ouaté du désir assouvi.
Je ne compris pas tout de leur conciliabule
– c’est un fait avéré : les yeux ont leurs secrets ! –
sur le fil du regard, en adroits funambules,
se croisent les serments dans des ballets discrets !
Au terme de l’échange, en guise d’amulette,
elle prit mon poignet pour y glisser du sien,
regard devenu grave, une des cordelettes
avec l’habileté d’un parfait magicien !
D’un léger coup de rein l’impeccable plastique
de son corps onduleux s’étira vers le haut.
Les rayons du soleil par effet chromatique
s’amusaient à changer la couleur de sa peau.
Silhouette irréelle, elle s’évanouit.
Je restais étourdi, sans bouger sur le sable.
Ce n’était pas un rêve … un cauchemar non plus ;
je ne m’accusais pas … quoiqu’un peu responsable,
de cet acte réflexe en aucun cas voulu.
Je conquis l’amitié des poissons de rivage
en revenant souvent, m’abstenant de pêcher,
tout du moins dans ce sens, car la beauté sauvage
y revenait aussi : pourquoi l’en empêcher ?
Elle arrivait toujours en costume identique,
en guise de discours, me montrant son poignet.
J’avais depuis longtemps appris la mimétique :
les cordelettes-liens nous servaient de signet !
Spectateurs assidus de nos folles étreintes,
les oiseaux de bordure acquiesçaient à grands cris !
Ajoutons à cela nos rires et nos plaintes
et la plage héritait d’un vrai charivari !
Cependant … quelques fausses notes
venaient troubler le bel ordre établi.
Il arrivait parfois qu’une semaine entière
je ne la visse pas : où était-elle alors ?
Cette interrogation n’étant pas la première,
je m’aperçus du piège et je sentis ses mors !
Trop tard pour m’arracher : la prise était solide !
Mélange de regrets, de plaisirs, de soupirs,
mes sentiments hachés, parfois, frôlaient le vide :
je rêvassais sans cesse au lieu de déguerpir !
Un jour elle arriva plus tard que de coutume.
Je ne l’espérais plus et allais m’éloigner,
je relevais de suite un détail de costume :
Eve brune intégrale y compris le poignet !
Ce détail mis à part, rien ne changea de suite
dans le ballet rodé de nos ardents ébats,
se donnant sans tabou, repoussant les limites,
elle assumait son rôle en ces vaillants combats.
C’est après le repos – que toute joute implique –
que vint le changement. Quand, désir éloquent,
du tremblement de chairs, je voulus la réplique,
elle se déroba me laissant paniquant.
Un long moment passa – parenthèse immobile –
puis elle se leva me montrant son poignet ;
je compris à l’instant : d’un geste malhabile,
je lui rendis son lien puis courus m’éloigner.
Combien de temps errais-je en suivant le rivage,
à ressasser la chose, à chercher la raison ?
Autant qu’il en fallait pour le grand lessivage
de mon morne cerveau parlant de trahison.
Je ne demandais rien que de vivre en ermite,
de savourer la paix jusqu’à mon dernier jour ;
pourquoi donc accepter un cadeau-dynamite
quand on sait qu’il explose en vous broyant toujours !
Ce qui prouve que l’homme a bien faible mémoire,
regobant l’hameçon garni du même appât :
il hisse sa bêtise en tare expiatoire
et même les poissons ne s’y reprennent pas !
Vidé de toute force et le cerveau en friche,
je m’écroulais sur place et d’un coup m’endormis.
La nuit fut écran noir – pas de rêve à l’affiche ! –
d’une désolation comme il n’est pas permis.
La lune me veilla, naufragé sur le sable.
La fraîcheur matinale activa tous mes sens ;
Je me surpris calmé, tout à fait responsable,
abandonnant la grève … allant à contresens.
Avec grande douceur, les vagues m’accueillirent
et comme mon cerveau, mon corps se purifia.
Equilibre parfait, sans jamais tressaillir,
je goûtais les bienfaits de ce bonheur médiat.
La mer ayant comprit ma grande lassitude,
se referma sur moi, m’accueillant sans façon.
Fossoyeuse efficace en toute latitude,
elle connaissait l’homme et savait sa chanson.
Il me restait encore un soupçon de croyance :
que mon âme et mon corps pouvaient se séparer !
Je prenais cette option – était-ce clairvoyance ? –
au point où j’en étais, autant m’en emparer !
Je mourus sans souffrir : ce ne fut que justice !
Mon corps entre deux eaux flottait élégamment,
un courant l’entraîna sur le bord d’un abysse
qui faillit l’avaler définitivement !
Une main secourable empêcha sa descente,
le prenant par la main comme on prend un enfant.
J’assistais à la scène et réserve décente,
je restais en retrait tout en les observant.
Quand il tourna la tête et qu’il vit la sirène,
mon corps se démena comme étant possédé :
tout ! – et même finir rongé par les murènes ! –
plutôt que de céder à l’appât dénudé !
Il avait avalé déjà bien trop d’arêtes :
pas question de goûter à la femme poisson !
Il sacrifia sa main d’une façon secrète
et plongea sans regrets dans l’abîme sans fond.
Je me retrouvais seul, alors pourquoi poursuivre
ma quête de bonheur sans pouvoir y goûter ?
Une âme sans son corps n’a plus raison de vivre,
je disparus d’un coup dans un remous bleuté
Merci Fernando. Si tu souhaites participer à l’opération « Un mois, un poème », n’hésite pas à m’envoyer un texte, pas trop long et je serais ravi de mettre en voix ta plume.
Hello
.
.
merci de cette nouvelle initiative et poetique
merci de ce texte a découvrir par ta voix (voie)
.
je reviens demain pour mon tour du vendredi
Juste,
Merci de ta présence et de ta fidélité.
Qui dit qu’un de ces mois, ce ne sera pas un de tes poèmes ?
@ bientôt.
Thierry
une belle évocation qui nage entre réalité et souvenir : une mémoire ouverte béante sur l’immensité …
Merci,
Si le projet te dit, tu es le bienvenu. Tu peux me contacter par courriel à ce sujet.
@ bientôt.
Thierry
j’applaudis des deux mains et du coeur, la poésie me parle tu le sais..
Sedna,
Ravi que ça te parle. Je serais ravi de dire l’un de tes textes dans ce cadre, si l’idée te branche.
@ bientôt.
je reste assez modeste sur le sujet, le blog est déjà un si beau partage
Pas de soucis, je comprends, en tout cas saches que si ça te dit, je suis partant parce que ton écriture me parle beaucoup. @ bientôt !
Bonjour,
.
.
et bien je serai bien heureux
si un jour un de mes poemes
passe en video de toi, l’un que tu aimes
assez pour le proposer en ton lieu
.
.
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Vendredi est là
Chez vous mes amis
Je viens souhaiter ici
Un weekend de plaisir, de joie
Il pleut, la neige a disparue
Rien chez moi ne parait
C’est en montagne qu’elle se fait
Des passages bien perçus
Juste,
Avec plaisir ! Oui, si je repère un texte en lisant ton blog, je te dirais quoi. Si tu en as un plus ancien où tu dis qu’il passerait bien avec ma voix, il suffit de me l’envoyer par courriel (rubrique contact) et je te dirais ce que j’en pense.
Le but est de faire connaître des plumes de tous horizons.
Bon week-end.
Thierry
Une belle découverte. J’ai aimé d’entrée cette image du soleil, nageur à casque rougeâtre émergeant à l’horizon.
Hello,
Tant mieux, c’est le but. Le rdv est lancé, chaque 2ème mercredi du mois.
Le projet est ouvert. Je partage des textes de tous horizons (édités ou non) qui m’ont touché et qui me parlent, m’inspirent.
Il y aura encore de la poésie roumaine…
@ bientôt.
Thierry
Comme toujours avec toi, ta voix crée une ambiance intimiste qui me touche. Merci pour ce partage.
Ravi que cette proposition te parle ! Rdv chaque 2ᵉ mercredi du mois, pour une nouvelle découverte poétique !
encre de papier : souvent le papier et ce qu’il reçoit fait le lien, créé un pont avec ce qui est éloigné ou dans le temps ou dans l’espace ?…
Le poème va loin, très bien, traverse les horizons… Merci pour ta présence.
Evasion. Un texte à écouter à travers les paupières mi-closes….
Tout à fait. Le rdv est lancé, chaque 2ᵉ mercredi du mois, une nouvelle découverte poétique.
Bonjour,
.
.
Tu as bien le choix de poemes chez moi
tout style, toutes formes de la tristesse a la joie
si un jour tu choisis une de mes poesies
a toi de voir ceci hi hi hi
.
.
.
Voici venir le vendredi
Et je passe vous souhaiter
Sur vos blogs, mes amis
Un weekend beau et enchanté
Il pleut souvent ces jours ci
La neige est tombée durant la nuit
Puis des gouttes d’eau ont tout balayé
Reste des p’tits tas de neige et le sol mouillé
Que c’est beau je vous l’assure
De voir de la neige sur le sol, les voitures
Au travers la journée, tout cela fond
Plus rien ne retient les petits flocons
Merci pour ton commentaire. Yes, il y a du choix. Tellement que justement j’ai du mal à choisir. Peut-être pourrais-tu m’orienter sur ceux qui te plairaient à entendre dans une mise en voix ? Bon week-end. Thierry
Bonjour Thierry !
Très belle initiative ! Poésie profonde, très bien dite et magnifiquement illustrée ! Bravo à toi et à l’auteur ! 😉😊😄
Bonne fin de journée !
Pierre
Bonjour Thierry !
Si un jour tu as beaucoup de temps devant toi :
Robinson pris au piège,
Depuis trois ans déjà, je vivais sur cette île ;
robinson volontaire et toujours décidé
à ne plus retourner dans des milieux futiles
générateurs, pour moi, d’avenir oxydé.
J’avais fait table rase, en me coupant du monde,
de toutes relations comportant des humains
et je m’affranchissais doucement d’une blonde
que j’avais bien longtemps supplié des deux mains.
J’arrivais à un âge où la philosophie
se trouve au fond de soi – oublié tous les cours ! –
bien qu’étant convaincu que leur sérigraphie
imprègne à tout jamais, les écrits, les discours.
Je passais tout mon temps en longues promenades,
sur des grèves de rêve aux sables éblouissants ;
je savais sur cette île une unique peuplade
dont le village était sur un autre versant.
Je ne les connaissais que du bout des jumelles.
Ils vivaient simplement et avaient sous la main
de quoi boire et manger de façon naturelle ;
j’évitais à tout prix de croiser leur chemin.
Me savaient-ils ici ?
En y réfléchissant, il semblait peu probable
que des centaines d’yeux ne m’aient pas découvert,
car, même en y veillant, mes traces sur le sable
s’ajoutaient tous les jours à des signes divers.
Pourquoi m’évitaient-ils ? Je ne savais le dire
et ce n’aurait été que des supputations :
quand on n’en sait pas plus on devrait s’interdire
de donner des avis risquant l’aberration !
J’ai toujours détesté les « si cela se trouve … »
les « il se pourrait que … » et autres locutions
qui n’ont pour autre but – c’est ce que je réprouve ! –
que de donner à boire aux saoules discussions !
Ce point de vue aussi, avait pesé lourd
dans mon choix d’exil volontaire.
Dans ce fait avéré d’ignorance tacite,
le temps coulait tranquille et pourtant un matin,
l’espace d’un regard, tout bascula très vite :
mon vœu de rester seul se trouva fort atteint !
Alors que je pêchais des poissons de rivage,
je sentis un regard se poser sur mes reins.
J’excluais tout de suite un animal sauvage :
trois ans de solitude affûtent les instincts !
Mon regard balaya les rochers de la rive,
arrondis par le sable emporté par le vent,
sa longue silhouette aux chauds reflets de cuivre
éclipsait la beauté des rayons du levant.
Elle avait au poignet deux fines cordelettes
– un costume à vrai dire extrêmement ténu ! –
et si l’on exceptait cinq à six gouttelettes,
les rochers arrondis paraissaient bien moins nus !
Miracle de la nature,
la communion des formes confinait au sublime :
Assemblage parfait de courbes harmonieuses !
Un décor à lever des légions de pinceaux,
à faire se signer des bigotes furieuses,
à jeter dans les lits des milliers de puceaux !
Acceptant sans ciller mon intime inventaire,
elle avança vers moi, me montrant qu’elle aussi
se passait volontiers de protocole austère,
provoquant sans façon le plus chaud des lacis !
Abjurant sur-le-champ mon vœu de solitude,
je laissais libre cours à mes mâles instincts :
un tremblement de chairs de grande magnitude
agita nos deux corps dans le petit matin.
Pas besoin de parler en telle circonstance,
car la langue en amour – le langage s’entend ! –
n’est pas un élément de très grande importance :
on se comprend toujours dès lors que l’on s’étend !
Quand le calme revint, nos regards se croisèrent
– sans s’occuper de moi, sans prendre mon avis ! –
et sans mal apparent, ses yeux aux miens parlèrent
en cet instant ouaté du désir assouvi.
Je ne compris pas tout de leur conciliabule
– c’est un fait avéré : les yeux ont leurs secrets ! –
sur le fil du regard, en adroits funambules,
se croisent les serments dans des ballets discrets !
Au terme de l’échange, en guise d’amulette,
elle prit mon poignet pour y glisser du sien,
regard devenu grave, une des cordelettes
avec l’habileté d’un parfait magicien !
D’un léger coup de rein l’impeccable plastique
de son corps onduleux s’étira vers le haut.
Les rayons du soleil par effet chromatique
s’amusaient à changer la couleur de sa peau.
Silhouette irréelle, elle s’évanouit.
Je restais étourdi, sans bouger sur le sable.
Ce n’était pas un rêve … un cauchemar non plus ;
je ne m’accusais pas … quoiqu’un peu responsable,
de cet acte réflexe en aucun cas voulu.
Je conquis l’amitié des poissons de rivage
en revenant souvent, m’abstenant de pêcher,
tout du moins dans ce sens, car la beauté sauvage
y revenait aussi : pourquoi l’en empêcher ?
Elle arrivait toujours en costume identique,
en guise de discours, me montrant son poignet.
J’avais depuis longtemps appris la mimétique :
les cordelettes-liens nous servaient de signet !
Spectateurs assidus de nos folles étreintes,
les oiseaux de bordure acquiesçaient à grands cris !
Ajoutons à cela nos rires et nos plaintes
et la plage héritait d’un vrai charivari !
Cependant … quelques fausses notes
venaient troubler le bel ordre établi.
Il arrivait parfois qu’une semaine entière
je ne la visse pas : où était-elle alors ?
Cette interrogation n’étant pas la première,
je m’aperçus du piège et je sentis ses mors !
Trop tard pour m’arracher : la prise était solide !
Mélange de regrets, de plaisirs, de soupirs,
mes sentiments hachés, parfois, frôlaient le vide :
je rêvassais sans cesse au lieu de déguerpir !
Un jour elle arriva plus tard que de coutume.
Je ne l’espérais plus et allais m’éloigner,
je relevais de suite un détail de costume :
Eve brune intégrale y compris le poignet !
Ce détail mis à part, rien ne changea de suite
dans le ballet rodé de nos ardents ébats,
se donnant sans tabou, repoussant les limites,
elle assumait son rôle en ces vaillants combats.
C’est après le repos – que toute joute implique –
que vint le changement. Quand, désir éloquent,
du tremblement de chairs, je voulus la réplique,
elle se déroba me laissant paniquant.
Un long moment passa – parenthèse immobile –
puis elle se leva me montrant son poignet ;
je compris à l’instant : d’un geste malhabile,
je lui rendis son lien puis courus m’éloigner.
Combien de temps errais-je en suivant le rivage,
à ressasser la chose, à chercher la raison ?
Autant qu’il en fallait pour le grand lessivage
de mon morne cerveau parlant de trahison.
Je ne demandais rien que de vivre en ermite,
de savourer la paix jusqu’à mon dernier jour ;
pourquoi donc accepter un cadeau-dynamite
quand on sait qu’il explose en vous broyant toujours !
Ce qui prouve que l’homme a bien faible mémoire,
regobant l’hameçon garni du même appât :
il hisse sa bêtise en tare expiatoire
et même les poissons ne s’y reprennent pas !
Vidé de toute force et le cerveau en friche,
je m’écroulais sur place et d’un coup m’endormis.
La nuit fut écran noir – pas de rêve à l’affiche ! –
d’une désolation comme il n’est pas permis.
La lune me veilla, naufragé sur le sable.
La fraîcheur matinale activa tous mes sens ;
Je me surpris calmé, tout à fait responsable,
abandonnant la grève … allant à contresens.
Avec grande douceur, les vagues m’accueillirent
et comme mon cerveau, mon corps se purifia.
Equilibre parfait, sans jamais tressaillir,
je goûtais les bienfaits de ce bonheur médiat.
La mer ayant comprit ma grande lassitude,
se referma sur moi, m’accueillant sans façon.
Fossoyeuse efficace en toute latitude,
elle connaissait l’homme et savait sa chanson.
Il me restait encore un soupçon de croyance :
que mon âme et mon corps pouvaient se séparer !
Je prenais cette option – était-ce clairvoyance ? –
au point où j’en étais, autant m’en emparer !
Je mourus sans souffrir : ce ne fut que justice !
Mon corps entre deux eaux flottait élégamment,
un courant l’entraîna sur le bord d’un abysse
qui faillit l’avaler définitivement !
Une main secourable empêcha sa descente,
le prenant par la main comme on prend un enfant.
J’assistais à la scène et réserve décente,
je restais en retrait tout en les observant.
Quand il tourna la tête et qu’il vit la sirène,
mon corps se démena comme étant possédé :
tout ! – et même finir rongé par les murènes ! –
plutôt que de céder à l’appât dénudé !
Il avait avalé déjà bien trop d’arêtes :
pas question de goûter à la femme poisson !
Il sacrifia sa main d’une façon secrète
et plongea sans regrets dans l’abîme sans fond.
Je me retrouvais seul, alors pourquoi poursuivre
ma quête de bonheur sans pouvoir y goûter ?
Une âme sans son corps n’a plus raison de vivre,
je disparus d’un coup dans un remous bleuté
Pierre Dupuis
Bonne journée ! 😉😊😃
Pierre
Hello Pierre,
Chouette texte ! Un peu long pour le format, mais on en cause par mail ?
@+
Thierry
vraiment sympa …j’aime beaucoup
amitié
tilk
Merci Fernando. Si tu souhaites participer à l’opération « Un mois, un poème », n’hésite pas à m’envoyer un texte, pas trop long et je serais ravi de mettre en voix ta plume.